jeudi 16 juin 2011

10 éco-gestes pour cultiver son jardin

Les Français sont des jardiniers en herbe : avec plus d’un million d’hectares de jardins dans l’Hexagone et 17 millions d’aficionados, le jardinage est devenu un art de vivre. Porte ouverte à l’exploration de la nature, il a un rôle primordial, surtout en zones d’agriculture intensive ou périurbaine, car il permet de relier les écosystèmes entre eux. Voici dix gestes simples issus de la charte d’engagements des Jardins de Noé pour bêcher sans polluer.

Par Noé Conservation


Cet article est extrait du numéro d’été de NEOPLANETE.



JE LAISSE UN COIN DE JARDIN AU NATUREL


Contrairement aux idées reçues, les mauvaises herbes et les bébêtes dites nuisibles ont beaucoup à offrir à nos jardins ! Arrêtons notre obsession de la propreté et laissons-leur un coin à l’état sauvage. Il sera colonisé par des espèces de plus en plus rares à observer. Sans aucune intervention supplémentaire, vous ferez de votre jardin un vrai refuge pour les petits animaux et les végétaux ! À vous, les jolis coquelicots et les fraisiers des bois !


JE M’OFFRE UNE PRAIRIE NATURELLE FLEURIE


À l’instar de la friche, la prairie fleurie est précieuse pour la biodiversité, notamment pour les papillons. Alors que ces derniers butinent les fleurs nectarifères, leurs chenilles se régalent de feuilles des plantes hôtes. Cette prairie peut aussi avoir un impact positif sur notre santé car elle laisse s’épanouir de quoi composer toutes sortes de tisanes et d’onguents, tels que la valériane, la verveine ou le plantain lancéolé. Par exemple, si vous écrasez les feuilles de ce dernier, vous fabriquez, en usage externe, un vrai remède aux blessures et piqûres d’insectes.


J’AMÉNAGE MON JARDIN POUR LES ANIMAUX


Les animaux sauvages ont parfois besoin d’un coup de pouce ! Alors, aménagez-leur, dans votre jardin, des abris (pour les oiseaux, les insectes ou les petits mammifères), une mare ou un point d’eau, et plantez une haie champêtre avec des essences d’arbres locaux (arbres fruitiers, ormes, charmes…). Vous rendrez ainsi votre bout de terre plus accueillant pour la biodiversité et vous contribuerez également à la sauvegarde de nombreuses espèces végétales et animales !


JE RÉDUIS MA CONSOMMATION D’EAU


« À boire ! » supplie le jardin. « Oui, mais avec parcimonie », répond le jardinier responsable, car cette ressource devient de plus en plus rare ! En un siècle, les sources se sont appauvries de 40 %. Et cet été promet d’être bien sec. Alors, récupérez les eaux de pluie pour arroser votre jardin et privilégiez les fleurs et les arbustes locaux peu gourmands en eau.



JE FAIS DU COMPOST


Chacun d’entre nous produit, en moyenne, 390 kg environ de déchets par an. Si 10 millions de Français mettaient en place un compost chez eux, ce seraient 3 600 000 tonnes de détritus qui ne finiraient pas dans les décharges ou les incinérateurs. Sachez que le compost à maturité fournit un excellent terreau pour nos jardins, sans détruire les micro-organismes si importants pour les végétaux ! Et l’hiver, beaucoup d’espèces profitent de la chaleur dégagée par la décomposition des matières organiques, qui peut atteindre, au centre, jusqu’à + 80 °C. Un vrai chauffage d’appoint… en attendant des températures plus clémentes pour les petites bestioles qui peuplent nos espaces verts !


JE LIMITE L’ÉCLAIRAGE DE NUIT


L’éclairage nocturne figure parmi les trois causes principales du déclin des papillons, avec l’abus de pesticides et la raréfaction des habitats. Eh oui, la pollution lumineuse tue nombre d’oiseaux et d’insectes chaque année, et nos lampes de jardin participent à cette hécatombe ! Il devient urgent de changer nos comportements en les éteignant plus souvent et en choisissant des ampoules basse consommation ou des lampes solaires.


JE PLANTE DES ESPÈCES LOCALES


Pour laisser une chance à la biodiversité ordinaire dans vos jardins, préférez les espèces locales aux plantes exotiques. Les premières nécessitent moins d’entretien et contribuent à maintenir l’équilibre de l’écosystème. A contrario, les secondes présentent des risques pour l’environnement et les jardiniers amateurs de ces raretés sont souvent les propagateurs innocents de ces plantes envahissantes. Au point que cette végétation invasive est aujourd’hui considérée comme l’une des principales causes de la disparition de la biodiversité dans le monde.


J’AMÉLIORE LA QUALITÉ DE MON SOL


La qualité du sol est une priorité pour tous les jardiniers, ses caractéristiques physiques et sa composition étant déterminantes pour la croissance et la santé de nos plantations et de leurs hôtes. Privilégiez l’utilisation de BRF (Bois raméal fragmenté), de plantes comme engrais verts, ou la mise en place de jachères pour régénérer la terre, plutôt que des engrais chimiques dont les excès ont des conséquences néfastes pour l’environnement.


J’ÉVITE LES TRAITEMENTS COMME LES PESTICIDES


On a réfléchi tout l’hiver à la disposition de son jardin, on a semé et planté au printemps, on est heureux de voir croître nos plantes qui ont fait l’objet de tant d’attentions… quand survient la maladie ou l’invasion de parasites ! L’utilisation de produits de traitement comme les pesticides est le premier réflexe pour s’en débarrasser. Or ils sont loin d’être toujours nécessaires et ils touchent tous les insectes, notamment ceux dits utiles – tels les coccinelles, les abeilles ou les papillons. Certains peuvent également représenter un danger pour les batraciens, les oiseaux et les mammifères, dont l’homme. Il est temps de faire confiance à son jardin sans intervenir à coups de pulvérisateur !


JE DEVIENS AMBASSADEUR DE LA BIODIVERSITÉ


Les dix engagements que nous venons de vous décrire sont la colonne vertébrale de la charte des Jardins de Noé, une initiative lancée par Noé Conservation. Son objectif est de faire connaître la biodiversité ordinaire des jardins et de la préserver, en comptant sur ses participants pour devenir ambassadeurs de la biodiversité. D’ailleurs, le 19 juin, nous organisons des visites, des animations et des ateliers de jardinage gratuits aux Jardins passagers du parc de La Villette, à Paris.


Plus d’informations sur www.jardinsdenoe.org




Cet article est extrait du numéro d’été de NEOPLANETE.

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