"Omission involontaire (mais invraisemblable) ou délibérée"? La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) s'interroge sur les "dysfonctionnements" des autorités françaises dans la surveillance du nuage de Fukushima. Elle affirme que les masses d'air contaminées par les éléments radioactifs de la centrale sont arrivées dès le mardi 22 mars, soit deux jours avant la date indiquée par l'Institut national de radioprotection et de sûreté du nucléaire.

Une carte de contamination au 22 mars
La Criirad a publié une carte de France de la contamination, basée sur des données du réseau national de mesures de l'environnement (RNM). Elle montre que les trois quarts du territoire avaient été touchés, dans des proportions jusqu'à vingt fois plus importantes que celles annoncées concernant l'iode 131.

"Vingt-trois fois le niveau annoncé"
"Contrairement à ce qu'affirme l'IRSN dans ses différentes notes d'information, l'iode 131 particulaire n'a pas été détecté à partir du 24 mars, au sommet du Puy de Dôme et à une activité maximale de 0,04 mBq/m3 mais dès le 22 mars, sur près des trois quarts de la France et à des activités qui peuvent avoisiner 1 mBq/m3 : 0,93 mBq/m3 dans les régions de Biarritz et de La Rochelle, soit plus de 23 fois le niveau annoncé comme maximum par l'IRSN", affirme la Criirad.

Demande d'enquête
Dans un courrier adressé au Premier ministre, François Fillon, et au président de l'Autorité de sûreté du nucléaire, André-Claude Lacoste, la directrice de la Criirad, Corinne Castanier, demande une "enquête sur la chronologie des faits et les différents niveaux de responsabilité".

Contacté par Metro, le service de communication de l'IRSN a indiqué que les experts "analysaient ce que reproche la Criirad" avant de faire tout commentaire.